4.1. SYSTÈME DU NOM VS SYSTÈME DU VERBE
Distinguons avant tout les deux éléments
principaux qui constituent une phrase
- Le verbe
C’est l’élément essentiel de la
phrase : le verbe organise en effet autour de lui les relations que vont
entretenir les divers groupes de mots entre eux (fonctions).
Exemple : Ces étudiants belges apprécient le cinéma de Woody Allen.
è
On ne peut supprimer le verbe « apprécient », sans quoi la phrase
n’aurait plus aucun sens.
Ce rôle particulier du verbe est souligné
par la grammaire via toute une série de caractéristiques qui vont permettre de
le distinguer de tout autre mot. C’est ainsi le seul type de mot qui comportera
dans sa flexion tant des marques modales
que des marques temporelles, des
marques de nombre et de personne.
Si l’on veut être sûr qu’un mot est bien
verbe, il faut changer le temps : Ces étudiants appréciaient le cinéma de Woody Allen. On constate ici que seul le
verbe change de forme.
- Le système du nom
On repère également en dehors du verbe des
groupes de mots organisés le plus souvent autour de noms, noyaux de ces groupes
de mots.
Exemple :
Ces étudiants belges apprécient le
cinéma de Woody Allen.
Dans un groupe nominal ordinaire, il y a
trois types de mots variables :
- deux sont essentiels : le déterminant (ces) et le nom (étudiants) ;
- un est facultatif : l’adjectif (belges).
Un groupe nominal peut également, comme
l’adjectif, venir compléter un autre groupe nominal (exemple : de Woody Allen précise ici le groupe
nominal cinéma).
Un groupe nominal peut aussi se réduire à
un pronom (exemple : Ils l’apprécient.) qui joue le même rôle
qu’un nom.
Il
existe dans la phrase deux grands systèmes de mots variables :
- le système du
verbe, qui ne comprend que le verbe, et dont les flexions sont marquées par des
désinences spécifiques (mode, temps, personne, nombre).
- le système du
nom, qui comprend les noms, les pronoms, les déterminants et les adjectifs, qui
peuvent prendre une marque de genre et dont les pluriels sont marqués par des
désinences complètement différentes de celles du verbe (s, x,…).
4.2. LE FÉMININ DES NOMS ET DES ADJECTIFS
4.2.1. Règles et cas particuliersRègle générale : On forme généralement le féminin des noms et des adjectifs en ajoutant un e au masculin (exemples : un ami, une amie ; loyal, loyale).
Cependant,
il y a plusieurs cas particuliers:
* Les noms et adjectifs terminés par -er font leur féminin en -ère.
Exemples:
le berger, la bergère ; le sorcier,
la sorcière ;
printanier ; printanière.
* Certains noms et adjectifs doublent la consonne finale.
Exemples: le paysan, la paysanne ; le chat, la chatte ; net, nette ; bas, basse ; annuel, annuelle.
Exemples: le paysan, la paysanne ; le chat, la chatte ; net, nette ; bas, basse ; annuel, annuelle.
* Certains noms et adjectifs changent la consonne finale.
Exemples: le loup, la louve ; l'époux, l'épouse ; hâtif, hâtive ; malin, maligne ; frais, fraîche.
Exemples: le loup, la louve ; l'époux, l'épouse ; hâtif, hâtive ; malin, maligne ; frais, fraîche.
* Les noms terminés par -eur font
leur féminin en:
— -euse:
Exemples: le coiffeur, la coiffeuse ; rieur, rieuse.
— -ice:
Exemples: l'inspecteur, l'inspectrice ; créateur, créatrice.
— -esse:
Exemples: le docteur, la doctoresse ; vengeur, vengeresse.
— -euse:
Exemples: le coiffeur, la coiffeuse ; rieur, rieuse.
— -ice:
Exemples: l'inspecteur, l'inspectrice ; créateur, créatrice.
— -esse:
Exemples: le docteur, la doctoresse ; vengeur, vengeresse.
* Certains noms en -e font leur
féminin en -esse.
Exemples: le pauvre, la pauvresse.
Exemples: le pauvre, la pauvresse.
* Les adjectifs en –et doublent généralement le « t ».
Exemples : fluet,
fluette ; violet, violette.
Exceptions : complet,
concret, désuet, discret, inquiet, replet, secret font –ète avec un seul « t ».
* Certains noms féminins diffèrent du
nom masculin.
Exemples: Gendre / bru, mari / femme, parrain / marraine, bélier / brebis, bouc / chèvre, cerf / biche, jars / oie...
Exemples: Gendre / bru, mari / femme, parrain / marraine, bélier / brebis, bouc / chèvre, cerf / biche, jars / oie...
* Certains noms d'animaux ne marquent que
l'espèce; pour préciser le sexe, on ajoute le mot mâle ou femelle:
Exemples: Un bouvreuil mâle / une bouvreuil femelle, une belette mâle / une belette femelle...
Exemples: Un bouvreuil mâle / une bouvreuil femelle, une belette mâle / une belette femelle...
* Quelques adjectifs particuliers au
féminin : aigu / aigüe (A.O. aiguë),
favori/favorite, andalou/andalouse, hébreu/hébraïque, vieux/vieille, coi/coite,
mou/molle, beau/belle, tiers/tierce.
4.2.2. La féminisation des noms de métier,
de fonction ou de titre
La
Communauté française de Belgique a adopté, le 21 juin
1993, un décret visant à féminiser les noms de métier, fonction, grade et
titre. Ce décret de féminisation répond à l'évolution de la société où les
femmes occupent de plus en plus de postes professionnels. Il permet de
promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes car l'usage qui consistait
à désigner des femmes par un terme masculin leur imposait des dénominations qui
niaient une part importante de leur identité et occultait le rôle effectif
qu'elles prennent sur les diverses scènes de la vie active.
Plusieurs pays francophones ont également
pris des mesures institutionnelles en la matière :
-
en 1979, la Gazette officielle du
Québec publiait un avis où l'Office de la langue française recommandait la
féminisation des titres.
-
en 1986, la France publiait une
circulaire au Journal officiel, sur la féminisation des noms de métier, grade
ou titre, circulaire qui, n'a cependant jamais été réellement appliquée.
-
en 1988, la Suisse, plus
particulièrement le Canton de Genève, adoptait un règlement dans le même sens.
1. Les noms terminés au masculin par une
voyelle dans l'écriture
Lorsqu'un
« e » termine déjà la forme masculine, la forme féminine est
identique à la forme masculine (ces formes sont dites épicènes).
Exemples
: une
accordéoniste, une bandagiste, une cardiologue, ...
N.B. : il ne semble pas adéquat de créer des mots nouveaux en -esse car le procédé paraît vieilli. Néanmoins, les emplois consacrés par l'usage, tels que poétesse, prophétesse restent en vigueur.
N.B. : il ne semble pas adéquat de créer des mots nouveaux en -esse car le procédé paraît vieilli. Néanmoins, les emplois consacrés par l'usage, tels que poétesse, prophétesse restent en vigueur.
Lorsque les voyelles -a ou -o terminent la
forme masculine, la forme féminine est identique à la forme masculine.
Exemples : une dactylo, une imprésario, une soprano.
2. Noms terminés au masculin par une
consonne dans l'écriture
A.
En général, le féminin des noms de métiers et de fonctions est formé par l'adjonction
d'un « e » final à la forme masculine.
Exemples : une artisane, une commise, une échevine,
une lieutenante, une magistrate, une présidente,…
Cette
règle générale implique dans certaines occasions des conséquences
orthographiques :
a)
le redoublement de la consonne finale :
- -el/-elle
Exemple :
une contractuelle.
-
-ien/-ienne
Exemples :
une chirurgienne, une doyenne, une
mécanicienne, une pharmacienne.
- -on/-onne
- -on/-onne
Exemple :
une maçonne.
b) l'apparition d'un accent grave :
- -er/-ère
Exemples :
une conseillère, une huissière, une
officière, une ouvrière.
- -et/-ète
- -et/-ète
Exemple :
une préfète.
B. Lorsque le nom masculin se termine par
-eur :
a) la forme féminine se termine par -euse lorsqu'au nom correspond un verbe en rapport sémantique direct.
Exemples :
une carreleuse, une chercheuse, une
contrôleuse, une vendeuse.
b) la forme féminine est identique à la forme masculine lorsqu'au nom ne correspond pas de verbe.
Exemples :
une docteur, une ingénieur, une
procureur, une professeur.
Cas particuliers : une ambassadrice, une chroniqueuse...
Cas particuliers : une ambassadrice, une chroniqueuse...
C.
Lorsque le nom masculin se termine par -teur :
a)
la forme féminine se termine par -teuse
lorsqu'il existe un verbe correspondant qui comporte un « t » dans
sa terminaison.
Exemples :
une acheteuse, une rapporteuse, une
toiletteuse.
Cas particuliers : une éditrice, une exécutrice, une inspectrice ...
En Suisse et au Québec, les cas énoncés ci-dessus deviennent des formes en -eure (ex. professeure). Il reste à l'usager la possibilité de choisir entre ces différentes façons de faire. L'usage décidera dans les décennies qui viennent. Pour docteur, on laissera le choix entre une docteur et une doctoresse.
Cas particuliers : une éditrice, une exécutrice, une inspectrice ...
En Suisse et au Québec, les cas énoncés ci-dessus deviennent des formes en -eure (ex. professeure). Il reste à l'usager la possibilité de choisir entre ces différentes façons de faire. L'usage décidera dans les décennies qui viennent. Pour docteur, on laissera le choix entre une docteur et une doctoresse.
b) la forme féminine se termine par -trice lorsqu'il n'existe aucun verbe correspondant ou lorsque le verbe correspondant ne comporte pas de « t » dans sa terminaison.
Exemples :
une administratrice, une apparitrice, une
aviatrice, une directrice, une éducatrice, une rédactrice, une rectrice.
D.
Termes d'origine étrangère
D'une
manière générale, lorsque les noms de titres, fonctions, métiers sont d'origine
étrangère, on préférera utiliser l'équivalent français et le féminiser selon
les règles qui précèdent.
Exemples :
une joueuse de tennis, plutôt qu'une
tenniswoman.
Attention !
Certains noms ne se féminisent pas ou résistent à la féminisation.
Exemples : une écrivain, une chef, une conseil (juridique), une mannequin, une marin, une médecin.
Certains noms ne se féminisent pas ou résistent à la féminisation.
Exemples : une écrivain, une chef, une conseil (juridique), une mannequin, une marin, une médecin.
4.2.3.
Le genre de certains noms
La langue française est complexe et il est
fréquent d'hésiter sur le genre d'un nom. Les deux listes ci-dessous
rassemblent les noms qui sont fréquemment la source d'erreurs.
1.
Les noms suivants sont masculins
:
|
|
|
2. Les noms suivants sont féminins :
|
|
|
3. Certains noms ont un double genre. Leur signification varie selon
le genre employé. Ce sont les mots suivants :
Aigle
: un aigle (oiseau) et une aigle (enseigne militaire)
Amour est masculin au singulier et féminin au pluriel dans la langue littéraire : on dit les amours enfantines
Amour est masculin au singulier et féminin au pluriel dans la langue littéraire : on dit les amours enfantines
Cartouche
: une cartouche et un cartouche (inscription ornementale)
Couple : un couple (deux êtres) et une couple (deux choses) (litt.)
Crêpe : une crêpe et un crêpe (tissu et caoutchouc)
Délice est masculin au singulier : ce gâteau est un délice et féminin au pluriel dans la langue littéraire : les délices infinies du rêve
Couple : un couple (deux êtres) et une couple (deux choses) (litt.)
Crêpe : une crêpe et un crêpe (tissu et caoutchouc)
Délice est masculin au singulier : ce gâteau est un délice et féminin au pluriel dans la langue littéraire : les délices infinies du rêve
Foudre
: la foudre et le foudre (héros : un foudre de guerre) (également un
tonneau de grande contenance)
Gens
est masculin pluriel quand l'adjectif est placé après : des gens
intelligents et féminin pluriel quand il est placé avant : de vieilles
gens
Geste
: un geste et la geste (ensemble d'exploits) : chanson de geste, les faits
et gestes de quelqu'un
Gîte
: un gîte et une gîte (terme de marine)
Greffe
: une greffe et un greffe (juridiction : le greffe du tribunal)
Livre
: un livre et une livre (poids et monnaie)
Manche
: une manche et un manche
Manœuvre
: une manœuvre et un manœuvre
Mode
: un mode et une mode
Œuvre
: une œuvre (travail, réalisation) et un œuvre (en construction
: le gros œuvre)
Orge
: une orge (la céréale entière) et un orge (grains d'orge sans leur enveloppe)
: orge perlé
Orgue
est masculin au singulier : un orgue de Barbarie et féminin au pluriel :
les grandes orgues
Parallèle
: une parallèle (une droite) et un parallèle (cercle parallèle à l'équateur)
Pendule
: une pendule et un pendule (instrument de radiesthésie)
Physique
: la physique et le physique
Poste
: une poste et un poste
Tour
: une tour et un tour
Voile
: une voile et un voile
4.
Un petit mot enfin sur le genre des noms
de ville :
En
l'absence de règle et par souci de simplification, les noms de villes et de
localités s'accordent le plus souvent au féminin :
Lille
est grande, Carcassonne est entourée de fortifications.
Mais les noms de villes comportant un article défini masculin s'accordent au masculin :
Le
Caire est situé sur le Nil ; Le Havre a été détruit en 1944.
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