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jeudi 13 février 2014

Les accords dans le système du nom

Publié par Unknown à 03:26




4.1. SYSTÈME DU NOM VS SYSTÈME DU VERBE
 
Distinguons avant tout les deux éléments principaux qui constituent une phrase
  1. Le verbe
C’est l’élément essentiel de la phrase : le verbe organise en effet autour de lui les relations que vont entretenir les divers groupes de mots entre eux (fonctions).
Exemple : Ces étudiants belges apprécient le cinéma de Woody Allen.
è On ne peut supprimer le verbe « apprécient », sans quoi la phrase n’aurait plus aucun sens.
Ce rôle particulier du verbe est souligné par la grammaire via toute une série de caractéristiques qui vont permettre de le distinguer de tout autre mot. C’est ainsi le seul type de mot qui comportera dans sa flexion tant des marques modales que des marques temporelles, des marques de nombre et de personne.
Si l’on veut être sûr qu’un mot est bien verbe, il faut changer le temps : Ces étudiants appréciaient le cinéma de Woody Allen. On constate ici que seul le verbe change de forme.
  1. Le système du nom
On repère également en dehors du verbe des groupes de mots organisés le plus souvent autour de noms, noyaux de ces groupes de mots.
Exemple : Ces étudiants belges  apprécient le cinéma de Woody Allen.
Dans un groupe nominal ordinaire, il y a trois types de mots variables :
-     deux sont essentiels : le déterminant (ces) et le nom (étudiants) ;
-     un est facultatif : l’adjectif (belges).
Un groupe nominal peut également, comme l’adjectif, venir compléter un autre groupe nominal (exemple : de Woody Allen précise ici le groupe nominal cinéma).
Un groupe nominal peut aussi se réduire à un pronom (exemple : Ils l’apprécient.) qui joue le même rôle qu’un nom.
 
Il existe dans la phrase deux grands systèmes de mots variables :
-     le système du verbe, qui ne comprend que le verbe, et dont les flexions sont marquées par des désinences spécifiques (mode, temps, personne, nombre).
-     le système du nom, qui comprend les noms, les pronoms, les déterminants et les adjectifs, qui peuvent prendre une marque de genre et dont les pluriels sont marqués par des désinences complètement différentes de celles du verbe (s, x,…). 
4.2. LE FÉMININ DES NOMS ET DES ADJECTIFS
4.2.1. Règles et cas particuliers
Règle générale : On forme généralement le féminin des noms et des adjectifs en ajoutant un e au masculin (exemples : un ami, une ami; loyal, loyale).
Cependant, il y a plusieurs cas particuliers:

* Les noms et adjectifs terminés par -er font leur féminin en -ère.
Exemples: le berger, la bergèr; le sorcier, la sorcière ; printanier ; printanière.

* Certains noms et adjectifs doublent la consonne finale.
Exemples: le paysan, la paysann; le chat, la chatt; net, nette ; bas, basse ; annuel, annuelle.

* Certains noms et adjectifs changent la consonne finale.
Exemples: le loup, la louve ; l'époux, l'épouse ; hâtif, hâtive ; malin, maligne ; frais, fraîche.

* Les noms terminés par -eur font leur féminin en:
-euse:
Exemples: le coiffeur, la coiffeuse ; rieur, rieuse.
-ice:
Exemples: l'inspecteur, l'inspectrice ; créateur, créatrice.
-esse:
Exemples: le docteur, la doctoresse ; vengeur, vengeresse.

* Certains noms en -e font leur féminin en -esse.
Exemples: le pauvre, la pauvresse.

* Les adjectifs en –et doublent généralement le « t ».
Exemples : fluet, fluette ; violet, violette.
Exceptions : complet, concret, désuet, discret, inquiet, replet, secret font –ète avec un seul « t ».

* Certains noms féminins diffèrent du nom masculin.
Exemples: Gendre / bru, mari / femme, parrain / marraine, bélier / brebis, bouc / chèvre, cerf / biche, jars / oie...

* Certains noms d'animaux ne marquent que l'espèce; pour préciser le sexe, on ajoute le mot mâle ou femelle:
Exemples: Un bouvreuil mâle / une bouvreuil femelle, une belette mâle / une belette femelle...

* Quelques adjectifs particuliers au féminin : aigu / aigüe (A.O. aiguë), favori/favorite, andalou/andalouse, hébreu/hébraïque, vieux/vieille, coi/coite, mou/molle, beau/belle, tiers/tierce.
4.2.2. La féminisation des noms de métier, de fonction ou de titre
La Communauté française de Belgique a adopté, le 21 juin 1993, un décret visant à féminiser les noms de métier, fonction, grade et titre. Ce décret de féminisation répond à l'évolution de la société où les femmes occupent de plus en plus de postes professionnels. Il permet de promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes car l'usage qui consistait à désigner des femmes par un terme masculin leur imposait des dénominations qui niaient une part importante de leur identité et occultait le rôle effectif qu'elles prennent sur les diverses scènes de la vie active.
Plusieurs pays francophones ont également pris des mesures institutionnelles en la matière :
-     en 1979, la Gazette officielle du Québec publiait un avis où l'Office de la langue française recommandait la féminisation des titres.
-     en 1986, la France publiait une circulaire au Journal officiel, sur la féminisation des noms de métier, grade ou titre, circulaire qui, n'a cependant jamais été réellement appliquée.
-     en 1988, la Suisse, plus particulièrement le Canton de Genève, adoptait un règlement dans le même sens.  
1. Les noms terminés au masculin par une voyelle dans l'écriture
Lorsqu'un « e » termine déjà la forme masculine, la forme féminine est identique à la forme masculine (ces formes sont dites épicènes).
Exemples : une accordéoniste, une bandagiste, une cardiologue, ...
N.B. : il ne semble pas adéquat de créer des mots nouveaux en -esse car le procédé paraît vieilli. Néanmoins, les emplois consacrés par l'usage, tels que poétesse, prophétesse restent en vigueur.
Lorsque les voyelles -a ou -o terminent la forme masculine, la forme féminine est identique à la forme masculine.

Exemples :
une dactylo, une imprésario, une soprano.
2. Noms terminés au masculin par une consonne dans l'écriture
A. En général, le féminin des noms de métiers et de fonctions est formé par l'adjonction d'un « e » final à la forme masculine.
Exemples : une artisane, une commise, une échevine, une lieutenante, une magistrate, une présidente,…
Cette règle générale implique dans certaines occasions des conséquences orthographiques :
a) le redoublement de la consonne finale :

- -el/-elle
Exemple : une contractuelle.
- -ien/-ienne
Exemples : une chirurgienne, une doyenne, une mécanicienne, une pharmacienne.
- -on/-onne
Exemple : une maçonne.

b) l'apparition d'un accent grave :

- -er/-ère
Exemples : une conseillère, une huissière, une officière, une ouvrière.
- -et/-ète
Exemple : une préfète.

B. Lorsque le nom masculin se termine par -eur :

a) la forme féminine se termine par -euse lorsqu'au nom correspond un verbe en rapport sémantique direct.
Exemples : une carreleuse, une chercheuse, une contrôleuse, une vendeuse.
 
b) la forme féminine est identique à la forme masculine lorsqu'au nom ne correspond pas de verbe.
Exemples : une docteur, une ingénieur, une procureur, une professeur.
Cas particuliers : une ambassadrice, une chroniqueuse...
C. Lorsque le nom masculin se termine par -teur :
a) la forme féminine se termine par -teuse lorsqu'il existe un verbe correspondant qui comporte un « t » dans sa terminaison.
Exemples : une acheteuse, une rapporteuse, une toiletteuse.
Cas particuliers : une éditrice, une exécutrice, une inspectrice ...
En Suisse et au Québec, les cas énoncés ci-dessus deviennent des formes en -eure (ex. professeure). Il reste à l'usager la possibilité de choisir entre ces différentes façons de faire. L'usage décidera dans les décennies qui viennent. Pour docteur, on laissera le choix entre une docteur et une doctoresse.
 
b) la forme féminine se termine par -trice lorsqu'il n'existe aucun verbe correspondant ou lorsque le verbe correspondant ne comporte pas de « t » dans sa terminaison.
Exemples : une administratrice, une apparitrice, une aviatrice, une directrice, une éducatrice, une rédactrice, une rectrice.
D. Termes d'origine étrangère
D'une manière générale, lorsque les noms de titres, fonctions, métiers sont d'origine étrangère, on préférera utiliser l'équivalent français et le féminiser selon les règles qui précèdent.
Exemples : une joueuse de tennis, plutôt qu'une tenniswoman.

Attention !
Certains noms ne se féminisent pas ou résistent à la féminisation.
Exemples : une écrivain, une chef, une conseil (juridique), une mannequin, une marin, une médecin.

4.2.3. Le genre de certains noms 

La langue française est complexe et il est fréquent d'hésiter sur le genre d'un nom. Les deux listes ci-dessous rassemblent les noms qui sont fréquemment la source d'erreurs.
1. Les noms suivants sont masculins :
  • un agrume
  • l'amiante
  • un antidote
  • un antre
  • un apogée
  • un armistice
  • un aromate
  • un astérisque
  • un astéroïde
  • un astragale
  • un augure
  • un caducée
  • un camée
  • un cerne
  • un emblème
  • un équinoxe
  • un esclandre
  • un haltère
  • un hémisphère
  • un hyménée (litt.)
  • un hypogée
  • un météore
  • un ovule
  • un périgée
  • un planisphère
  • un tentacule
  • un testicule

2. Les noms suivants sont féminins :
  • une acné
  • une algèbre
  • une amnistie
  • une anagramme
  • une anicroche
  • une apocalypse
  • une apostrophe
  • des arrhes (nom f.pl)
  • une azalée
  • une caténaire
  • une ébène
  • une échappatoire
  • une écritoire
  • une enzyme
  • une épithète
  • une escarre
  • des immondices (nom f.pl.)
  • une météorite
  • la nacre
  • une oasis
  • une octave
  • une orbite
  • une orthographe
  • la réglisse
  • une scolopendre
  • une stalactite
  • une stalagmite
3. Certains noms ont un double genre. Leur signification varie selon le genre employé. Ce sont les mots suivants :
Aigle : un aigle (oiseau) et une aigle (enseigne militaire)
Amour est masculin au singulier et féminin au pluriel dans la langue littéraire : on dit les amours enfantines
Cartouche : une cartouche et un cartouche (inscription ornementale)
Couple : un couple (deux êtres) et une couple (deux choses) (litt.)
Crêpe : une crêpe et un crêpe (tissu et caoutchouc)
Délice est masculin au singulier : ce gâteau est un délice et féminin au pluriel dans la langue littéraire : les délices infinies du rêve
Foudre : la foudre et le foudre (héros : un foudre de guerre) (également un tonneau de grande contenance)
Gens est masculin pluriel quand l'adjectif est placé après : des gens intelligents et féminin pluriel quand il est placé avant : de vieilles gens
Geste : un geste et la geste (ensemble d'exploits) : chanson de geste, les faits et gestes de quelqu'un
Gîte : un gîte et une gîte (terme de marine)
Greffe : une greffe et un greffe (juridiction : le greffe du tribunal)
Livre : un livre et une livre (poids et monnaie)
Manche : une manche et un manche
Manœuvre : une manœuvre et un manœuvre
Mode : un mode et une mode
Œuvre : une œuvre (travail, réalisation) et un œuvre (en construction : le gros œuvre)
Orge : une orge (la céréale entière) et un orge (grains d'orge sans leur enveloppe) : orge perlé
Orgue est masculin au singulier : un orgue de Barbarie et féminin au pluriel : les grandes orgues
Parallèle : une parallèle (une droite) et un parallèle (cercle parallèle à l'équateur)
Pendule : une pendule et un pendule (instrument de radiesthésie)
Physique : la physique et le physique
Poste : une poste et un poste
Tour : une tour et un tour
Voile : une voile et un voile

4. Un petit mot enfin sur le genre des noms de ville :

En l'absence de règle et par souci de simplification, les noms de villes et de localités s'accordent le plus souvent au féminin :
Lille est grande, Carcassonne est entourée de fortifications.

Mais les noms de villes comportant un article défini masculin s'accordent au masculin :
Le Caire est situé sur le Nil ; Le Havre a été détruit en 1944.



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