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jeudi 13 mars 2014

LA COMPARAISON ET LA METAPHORE

Publié par Unknown à 04:09


LA COMPARAISON ET LA METAPHORE

La comparaison et la métaphore servent à créer des images. Il s’agit de rapprocher un comparé et un comparant qui appartiennent à deux univers différents. Le point commun qui les réunit attire l’attention du lecteur.

A.   La comparaison :

Le procédé de la comparaison met en relation deux réalités. Trois éléments sont nécessaires dans l’énoncé : le comparé, l’outil de comparaison et le comparant. Les outils de comparaison sont variés :

Les noms

Les verbes

Les adjectifs

Les adverbes

et locution

Les prépositions
ressemblance
similitude,
en forme de,
sorte de
ressembler,
sembler,
avoir l’air,
on dirait…

semblable à,
pareil à,
tel,
analogue à


Comme, ainsi que, Plus que, moins que, aussi que
En, de, «un nez en trompette»

Exemples :

-        Belle comme le jour.

-        L’infortunée hurlait comme une démente.

-                                 Le ciel qui de bleu était devenu blanc, était de blanc devenu gris. On eût dit une grande ardoise.

-        J’aimais toute la campagne, semée de petits bois et traversée par des ruisseaux qui couraient dans le sol comme des veines, portant le sang à la terre.(Guy de Maupassant)


-        Le sable rouge est comme une mer sans limite.
         Et qui flambe, muette, affaissée en son lit.  (Leconte de Lisle, Les Eléphants.)

-                                 Le seul témoignage un peu chaleureux était la table devant la fenêtre, dont l’étroit plateau, tel un pupitre d’écolier, était maculé de taches d’encre et de graffitis gravés du bout de la plume. 
(Didier Decoin, La Femme de chambre du Titanic, 1991, Ed. Du Seuil.)

-                     Ces feuilles tombant toujours semblaient des larmes, des grandes larmes versées par les grands arbres tristes qui pleuraient jour et nuit sur la fin de l’année, sur la fin des aurores tièdes et des doux crépuscules.          

(Guy De Maupassant)

-         C’était l’automne. Des deux côtés du chemin les champs dénudés s’étendaient, jaunis par le blé fauché qui couvrait le sol comme une barbe mal rasée.                                                                                (Guy De Maupassant)

-         Vous mènerez tous les deux une vie calme et sans orage… comme deux moutons qui paissent dans la même prairie.
 (Eugène Labiche, La Cagnotte, acte I, sc.6, 1864.)

{Cet extrait de Labiche renferme une comparaison évaluative qui crée un effet comique de dévalorisation des personnages.}

-          Jaime la lune, ardente et rouge comme l’or.(Hugo)

-         Mais les voyageurs sont ceux-là qui partent
pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons. (Baudelaire)

-          Des mots anciens comme des bouquets de fleurs fanées! (Verlaine)

-         Mon cœur bredouille en ma poitrine
Comme une vieille horloge.{point commun:bruit irrégulier} (Francis Jammes)

A. La métaphore :

Le procédé de la métaphore associe deux réalités. Le lecteur perçoit une ressemblance grâce à un effort d’interprétation. La métaphore n’utilise pas de mot outil. Dans la métaphore annoncée (ou in praesentia), le comparé et le comparant sont exprimés et liés grammaticalement. Dans la métaphore directe (ou in absentia), seul le comparant est exprimé. La métaphore filée est une suite de métaphores sur le même thème. La première métaphore en engendre d’autres dans la suite du texte.
Exemple de métaphore filée:
Bergère ô Tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin. (Apollinaire)

Exemple de métaphore annoncée (in praesentia):
“Je me suis baigné dans le Poème de la mer” (Arthur Rimbaud) 
{Ce qu’il y a de commun entre le poème et la mer c’est le bain, l’immensité, le rêve, le voyage.}

Exemple de métaphore directe (in absentia):
Le médecin des statues. Les sèmes communs à médecin et à réparateur (= le comparé) sont nombreux (homme + conservation + rétablissement, etc.)

Exemples :

-         Toute âme est un sépulcre où gisent mille choses.

-         La mer, c’est la forêt.

-          L’air est plein d’une haleine de rose {comparant humain absent, motif (haleine) exprimé}.

-         Ces cheveux d’or sont les liens, Madame,
-  Dont fut le premier ma liberté surprise. (Joachim Du Bellay) {caractéristique commune: ôtent la liberté}

-   L’insecte vert qui rôde,
-         Luit, vivante émeraude,
-          Sous les brins d’herbe verte. (Hugo) {point commun : couleur verte et forme}

-   Les branches d’arbres me caressent le visage. (Maupassant)

-          Mon Dieu ! Le bonheur est une perle si rare dans cet océan d’ici-bas ! Tu nous l’avais donné, pêcheur céleste, tu l’avais tiré pour nous des profondeurs de l’abîme, cet inestimable joyau(Musset)

-          Le ciel se penche sur la terre et ne la reconnaît pas. (Superville)

-   Ô douleur, Ô douleur, le temps mange la vie
    Et du sang que nous perdons croît et se fortifie.          (Baudelaire)

Les fonctions de la comparaison et de la métaphore
·        La fonction explicative. Les deux procédés de style rendent concrète une idée abstraite. Ils servent à rendre plus intelligible une idée.
·        La fonction créatrice ou poétique. En remplaçant un mot attendu par un autre, les comparaisons et les métaphores créent un écart surprenant. Ainsi se développe un univers second, souvent merveilleux ou fantastique. Ces comparaisons et métaphores interviennent dans les descriptions romanesques et la poésie.
·        La fonction évaluative. Présents dans la stratégie argumentative, ce sont des moyens de valorisation et de dévalorisation propres à susciter des réactions émotives comme :
1.     L’amusement par la caricature, notamment le zoomorphisme (homme=animal);
2.     L’admiration par l’idéalisation (choix d’un comparant positif);
3.     Le dénigrement par l’exagération ou l’atténuation (choix d’un comparant négatif). Ces comparaisons et métaphores interviennent dans la publicité, les discours politiques, les dialogues de roman ou de théâtre.

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