Les Figures
de Style
Qu’est-ce qu’une
figure de style ?
Une figure de style (ou figure de rhétorique), c’est une
manière de s’exprimer qui modifie le langage ordinaire pour le rendre plus
expressif. Il en existe beaucoup qu’il faut savoir reconnaître pour le bac.
Comparaison
Parallèle entre le comparé
et le comparant reliés par une marque grammaticale qui peut
être :
→ un verbe : ressembler
à, paraître,…
→ un adjectif : pareil,
semblable,…
→ un adverbe : comme,
ainsi que,…
→ une locution comparative :
faire l’effet de, donner l’impression de,…
« Le sable rouge
est comme une mer sans limite » (Leconte de Lisle)
comparé : le
sable ; comparant : une mer ; outil de comparaison : comme
Métaphore
Plus condensée que la comparaison et se
caractérise par la suppression possible
de trois éléments de la comparaison :
→ la
marque grammaticale : le
comparé et le comparant se présentent sous forme d’un groupe nominal suivi
d’une apposition
« Et tes mains
feuilles de l’automne » (Apollinaire)
comparé : tes
mains ; comparant : feuilles de l’autiomne → deux termes confondus en une seule réalité
Métaphore in abstentia
→ du
comparant : comparant
absent est évoqué par un mot qui appartient au même champ lexical que lui
« Les étoiles
volaient dans les branches des arbres » (Victor Hugo)
comparé : les
étoiles ; comparant absent : les oiseaux évoqués par le verbe voler
qui appartient à ce champ lexicale
→ du
comparé : comparé absent
est évoqué par des mots appartenant à son champ lexical ou par le contexte
« Des pensées,
des œillets, des ravenelles, quelques rosiers agonisaient au fond de ce puits
sans air… » (Maupassant)
évocation de l’état
pitoyable d’un jardin situé dans la banlieue parisienne
comparant : un
puits ; comparé absent : un jardin évoqué par le champ lexical des
fleurs
Quand une métaphore
est développée à travers plusieurs expressions d’un texte, on parle de métaphore filée
« Ainsi, toujours, poussés vers de
nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans
retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan
des âges
Jeter l’ancre un seul
jour ? » (Lamartine)
Métaphore filée de la
vie humaine comparée à un voyage en mer à travers les termes rivages, emportés,
océan et jeter l’ancre
Personnification
Attribution à une chose/animal les caractéristiques d’une personne humaine
« Des pensées,
des œillets, des ravenelles, quelques rosiers agonisaient au fond de ce puits
sans air… » (Maupassant)
Les fleurs de ce
jardin, qui sont privées d’air et de lumière, sont comparées à un être humain en train de
mourir.
Allégorie
Représentation d’une idée abstraite sous l’apparence d’un personnage et se
matérialise par une majuscule
« Ô Mort,
vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre… » (Baudelaire)
Métonymie
Remplacement d’un
élément par un autre élément appartenant au même ensemble logique. Elle peut désigner :
→ la
partie pour le tout, ou le tout pour la partie
Une voile l’horizon ; voile = navire
La France jouera contre l’Italie ; la France = les joueurs français ;
l’Italie = les joueurs italiens
→ la matière pour l’objet
Croiser le fer ; fer = arme en fer
→ le contenant pour le contenu
Boire un verre ; verre = le contenu du verre
→ la cause pour l’effet, ou l’effet
pour la cause
Attraper la mort ; mort = maladie mortelle
Symbole
Correspondance fondée
sur une tradition culturelle, entre une réalité
concrète et une réalité abstraite
l’agneau = symbole de
la douceur
la couronne = symbole
de la royauté
la balance = symbole
de la justice
Anaphore (répétition)
Répétition d’un même mot ou une même expression dans des positions
identiques, au début de plusieurs groupes de mots ou de plusieurs phrases
successives
« Partout
l’image idée, partout la pensée fleur, partout les fruits »
(Victor Hugo)
Pléonasme (Redondance)
Répétition de termes théoriques superflus
« Un géant
vraiment grand… »
« Je l’ai vu,
dis-je, vu, de mes propres yeux, ce qu’on appelle vu. »
(Molière)
Périphrase
Utilisation d’une expression
ou d’un groupe de mots qui pourrait
être résumé par un seul mot.
La capitale de la France = Paris
Le roi des dieux = Jupiter
Antithèse
Rapprochement de
termes désignant des réalités opposées
« Il partait,
moi j’arrivais… »
« Le navire était
noir, mais la voile était blanche » (Victor Hugo)
Oxymore
Réunion à l’intérieur
d’une même expression de deux mots de sens contraire.
« Une belle
horreur »
« Cette obscure
clarté… » (Corneille)
Chiasme
Réunion de quatres termes en inversant leur
disposition, selon le schéma ABBA
avec :
→ des termes identiques ou
partiellement
« Il regarde
longtemps, longtemps cherche sans savoir » (Vigny)
→ des termes différents
« Ces murs maudits
par Dieu, par Satan profanés… » (Victor
Hugo)
Enumération
Juxtaposition de série de mots sans aucun classement.
« Un gros meuble à tiroirs encombré de
bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de
romances… » (Baudelaire)
Gradation
Juxtaposition de série de mots qui sont ordonnés d’une manière progressive
« Je le vis, je
rougis, je pâlis à sa vue. » (Racine)
Hyperbole
Exagération dans le choix des mots
Je meurs de faim = J’ai très faim
Mise en relief (emphase)
Elément de l’énoncé
souligné à l’aide d’un présentatif
(c’est…qui…)
C’est Jean qui doit venir demain
Euphémisme
Substitue au terme
propre une expression imaginée, afin
de rendre la réalité (que l’on
évoque) moins brutale
Il nous a quittés = Il est mort
Litote
→Utilisation d’une expression
(en général de forme négative) qui suggère
beaucoup plus que ce qu’elle dit réellement
Ce n’est pas mauvais = C’est très bon
→ atténuation qui permet de faire comprendre le plus en disant le moins.
« Va, je ne te
hais point » (Corneille)
Prétérition
Consiste à faire semblant de ne pas vouloir dire ce que l’on exprime cependant avec force
« Je ne me défends pas, d’ailleurs. Mon
œuvre me défendra. C’est une
œuvre de vérité, le premier roman
sur le peuple qui ne mente pas et qui
ait l’odeur du peuple » (Zola)
Ironie
Expression contraire de ce que l’on veut réellement dire, en se moquant.
→ Elle peut porter sur un mot particulier (ironie par
antiphrase)
C’est malin ! = C’est idiot
→ Elle peut porter sur l’ensemble d’un énoncé
Deux promeneurs pris sous une averse :
« Nous avons bien fait de ne pas nous
encombrer d’un parapluie »
Ceux qui parlent ainsi
se moquent d’eux-même, de leur imprévoyance.
→ dans un récit ou une
argumentation, la remarque ironique fait souvent écho à une opinion étrangère que le narrateur formule, mais à laquelle
il n’adhère pas
Asyndète
Suppression des mots de
liaison
« Il suffit,
j'ai parlé, tout a changé de face. » (Racine)
Ellipse
Suppression
syntaxique de termes qui cependant peuvent se déduire grammaticalement
« Il y a une
tempête qui souffle à l'intérieur des eaux du fleuve. Du vent qui se
débat. » (Duras)
Ellipse de "il y a".
Parallélisme
Reproduction d'un
même schéma syntaxique pour deux énoncés.
« Et jamais je
ne pleure et jamais je ne ris » (Baudelaire)
Jargon
Langue propre à un groupe social ou professionnel qui a une
valeur péjorative, et qui est confuse et incompréhensible.
« Que vous tombiez dans la bradypepsie
(...)
De la bradypepsie dans la dyspepsie (...)
De la dyspepsie dans l'apepsie. (...)
De l'apepsie dans la lienterie. (...)
De la lienterie dans la dysenterie (...)
De la dysentrie dans l'hydropisie. » (Molière)
Zeugma
Liaison syntaxique
entre deux mots ou groupes de mots, dont un
seul se rapporte, logiquement, au verbe.
« Vêtu de probité
candide et de lin blanc » (Victor Hugo)
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