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mercredi 2 avril 2014

Que faire pour aider les étudiants à améliorer leur production écrite ?

Publié par Unknown à 01:22



 
Commençons par les remèdes à apporter au premier problème: un transfert insuffisant de stratégies cognitives. Puisque l'enseignement de la production écrite en LE est une tâche très couteuse en termes de temps, il ne faudrait pas repartir tout à zéro avec un public d'étudiants en 2ème année universitaire. Répondre aux besoins de chaque scripteur de manière personnalisée en agissant précisément sur ce qu'il ne maitrise pas est une résolution aux lacunes de stratégies d'ordre universaliste. Quant au travail collectif, les activités doivent porter prioritairement sur les processus et stratégies propres à la rédaction en langue à enseigner (travailler sur les genres de texte). Il est également indispensable de mettre l'accent sur les stratégies d'écriture qui incitent l'apprenant à travailler sur la langue pour mieux écrire (éviter les répétitions, enchaîner les idées, utiliser le mot juste, varier les types de phrase et le vocabulaire, etc.).
En ce qui concerne la deuxième difficulté, la tâche de rédiger un texte court se heurte certainement aux habitudes des apprenants. Il serait alors judicieux de présenter un texte modèle conforme au volume proposé afin d'illustrer quelques habiletés dans la rédaction de texte bref, à savoir la façon de faire une composition de deux parties au lieu de trois habituellement (soit introduction et développement, soit développement et conclusion); la façon d'aller plus directement à l'essentiel dans l'introduction, de choisir parmi les idées secondaires à développer probablement une seule. Souvent un court texte limite l'espace libre d'une vraie production écrite en situation naturelle d'écriture. Si l'on veut donner plus de créativité à l'apprenti-scripteur, il est toujours possible de mettre régulièrement en place des activités spécifiques autour des opérations linguistiques (exercices d'ajout, de suppression, de déplacement, de remplacement et de transformation). Il est suggéré également de prévoir des exercices qui font travailler sur le volume d'un texte ou paragraphe: multiplier le volume par les différentes façons de développer un contenu (par une définition, une analyse, un exemple, une anecdote, etc.) ou réduire le volume en éliminant les éléments d'élargissement de contenu.
Pour franchir le troisième type d'obstacle, une compétence linguistique limitée, il est bien entendu nécessaire de montrer aux apprenants l'existence des passerelles entre la tâche de production écrite avec les acquisitions des séances précédentes (CO, CE, EO). L'enseignant peut encourager les étudiants à lire régulièrement des documents authentiques qui sont en fait une source importante de matériaux linguistiques nécessaires à une bonne EE. Toutefois, la partie d'EE ne doit cesser d'être un cours de langue digne d'une démarche méthodique propre à lui visant à améliorer la compétence scripturale des apprenants d'une part et à enrichir leurs connaissances linguistiques de l'autre.
En didactique de langue, un cours d'EE se différencie de l'enseignement d'autres compétences par la tâche de préparer des outils immédiats à la disposition des apprenants ou un vocabulaire actif qui dépasse le vocabulaire de base. A titre d'exemple, les expressions temporelles en général (depuis, à partir de, quelque temps après, au mois de,…) font parti du vocabulaire de base nécessaire à la rédaction d'un récit tandis que sont considérés comme mots immédiats les connecteurs de temps aidant à introduire la situation initiale (par un beau soir, il était une fois, dimanche dernier,…), l'événement perturbateur (un jour, tout à coup, dès que, en ce moment-là,…), la situation finale (finalement, dès lors, cette fois, depuis ce jour, …), etc. L'intégration des apprentissages en langue peut s'effectuer dans toutes les étapes de la démarche pédagogique à l'intérieur du cours d'EE: prévoir un texte modèle et des exercices de passage à l'écrit selon des objectifs langagiers spécifiques, amener l'apprenant à construire la carte sémantique avant la mise en texte, et enfin corriger les écrits en illustrant les transformations.
Quant au phénomène de calques, omniprésent dans tout contact de langue, une démarche consciente en cours de production écrite semblera efficace. Il ne faut pas hésiter à expliquer aux étudiants l'influence de la langue maternelle sur la langue française. Lorsque les erreurs reviennent régulièrement dans les écrits, un relevé systématique de ces erreurs récurrentes est donc un point de départ nécessaire conduisant à les analyser et à construire par la suite des exercices de remédiation bien ciblés pour limiter les interférences entre les langues. L'analyse des écrits d'élève montre que les apprenants vietnamiens ne font pas la distinction par exemple entre entendre/écouter, dans/pendant, apprendre/étudier, savoir/connaître, rendre visite/visiter, chercher/trouver,…Il est important d'abord d'expliquer les différences en matière de signification et de règle d'emploi des termes, puis mettre en regard les deux termes susceptibles de se confondre dans une même activité qui oblige l'apprenant à les réemployer. L'enseignant doit veiller à ne pas favoriser la traduction "mot à mot" qui peut cacher les erreurs. Il ne faut surtout pas laisser écrire tout le texte en LM puis le traduire en LE.
 

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