C’est un problème récurrent dans beaucoup de copies. La qualité de
l’expression écrite est nettement dégradée, au point parfois de rendre
incompréhensible le devoir et impossible la communication des idées.
Car
écrire, même une copie, c’est communiquer. En l’occurrence avec un
correcteur. C’est transmettre ce que vous avez observé, analysé,
compris,
appris, pensé. Et comme toute communication, cela passe par un code
commun à l’émetteur (vous) et au récepteur (le lecteur, prof ou
correcteur).
Ce code nécessite le respect de trois critères pour être décrypté :
–
Une syntaxe c’est-à-dire l’ordre des
mots et la construction des phrases
–
L’utilisation d’un
vocabulaire adapté et précis.
–
L’orthographe lexicale (celle de l’écriture
des mots) et grammaticale
(les accords qui permettent d’identifier clairement les fonctions des
mots
dans la phrase et finalement de la comprendre).
Comment améliorer l’expression écrite ?
Il y a plusieurs moyens, requérant des efforts plus ou moins
importants de
votre part et exigeant plus ou moins de temps. Tout dépend d’où vous
en êtes
avec l’écrit. Comme toute activité, l’écriture
nécessite, pour être
maîtrisée,
un apprentissage qui passe par un entraînement régulier.
Vous ne pourrez acquérir une fluidité dans la rédaction qu’après une
longue
pratique et un travail de correction systématique qui vous permettra de
mettre en place certains automatismes.
Un
préalable, se relire !
Tout
travail de rédaction doit être relu. Au fil de la
plume, préoccupé par
ce que l’on a à dire, on laisse naturellement échapper de multiples
erreurs, de
toutes natures : fautes d’orthographe bien sûr, de syntaxe, mots
oubliés, etc.
La relecture doit permettre de remettre tout cela en ordre. Ne
jamais rendre
une
copie sans l’avoir relue attentivement au moins une fois (même si
l’on n’en a pas envie à la fin d’une épreuve !). Pour un devoir à la
maison, si
l’on a soigneusement planifié sa réalisation (c’est-à-dire si l’on ne
s’y prend
pas au dernier moment), on a intérêt à laisser de côté le devoir (un
jour par
exemple) avant de le reprendre à tête reposée.
La
relecture doit se faire avec un objectif. Le sens et la syntaxe
d’abord
: ce que j’ai écrit est-il compréhensible par
autrui ? Les phrases sontelles
correctement construites ? Identifie-t-on bien sujet, verbe,
complément ?
N’ai-je pas abusé des pronoms au risque d’entretenir la confusion sur
qui fait
quoi ? On n’hésite pas à barrer, à rectifier. Normalement, à la
maison, on a
travaillé au brouillon, donc pas de problème pour rendre une copie
propre. En
classe, pas le temps de recopier donc on corrige soigneusement (pas
forcément besoin de « blanc » ; on peut rayer d’un trait de plume et
recopier
au-dessus ou dans la marge). Une deuxième
relecture doit être consacrée
à
l’orthographe, grammaticale notamment. C’est l’occasion de se poser
des
questions (nature, fonction des mots…) et d’appliquer les
règles de
grammaire (que l’on a apprises et que l’on sait pour la plupart) avec
discernement. Bien sûr, cela demande un peu de concentration, de
réflexion,
mais on peut considérer que c’est une
gymnastique cérébrale et en faire un
jeu.
NB
: l’effort de rigueur orthographique, si l’on veut qu’il soit suivi
d’effets
à terme, doit être systématique et quotidien. Il doit s’appliquer
aussi bien aux écrits que l’on produit pour autrui qu’à ceux que l’on
garde pour
soi.
Lire, tout simplement.
Je pense que l’on peut se perfectionner dans le domaine de l’écrit par
mimétisme (si ce mot ne vous est pas familier, vérifier immédiatement
son
sens dans un dictionnaire). Vous n’avez pas eu de cours pour apprendre
à
parler. Vous avez entendu parler, vous avez, petit à petit, essayé de
reproduire
ce que vous entendiez jusqu’au moment où vous y parveniez
correctement. Il
doit en aller de même de l’écrit. A force d’être
confronté à des textes bien
rédigés,
on finit plus ou moins par imiter le style de ce que l’on a lu. En
tout
cas, on s’habitue progressivement à une syntaxe correcte. On
prend le pli et on parvient, avec un peu d’attention et de bonne
volonté, bien
sûr, à rédiger correctement. Inutile de vouloir imiter Marcel Proust !
Contentez-vous
de phrases courtes, simples mais complètes, dans un
premier
temps. Vous aurez ensuite tout le loisir d’enrichir
votre style propre.
Les bons auteurs, ceux qui écrivent correctement, ne manquent pas dans
la
littérature, dans la presse. Vous n’avez que l’embarras du choix. Lisez
régulièrement,
quotidiennement. Abandonnez, ne serait-ce qu’une demiheure,
MSN, téléphone portable ou télévision pour prendre un livre ou un
magazine, dans le domaine de votre choix. Il existe différents genres
littéraires, et parmi ceux-ci, vous trouverez sûrement celui qui vous
convient.
Les quotidiens et surtout les magazines, généralistes ou spécialisés,
abondent.
Choisissez-en un, mais d’un niveau un peu relevé ; vous êtes au lycée
! (On
peut bannir la presse « people » par exemple).
A propos de lecture, je vous conseille un petit ouvrage qui pourrait
se révéler
utile pour améliorer votre français. C’est un recueil de chroniques d’un
linguiste, M. Bernard Cerquiglini qui est intervenu pendant plusieurs
années
sur TV5. Son livre, « Merci professeur ! » (éditions Bayard, Paris,
2008, 328
pages) rassemble ses 300 meilleurs chroniques sur la langue française.
Chacune occupe une demie à une page et demie maximum. Elles portent
sur
des mots, des usages, des points de grammaire. Elles sont accessibles
au
commun des lecteurs, souvent savoureuses et non dénuées d’humour. Vous
pouvez en lire une chaque soir (ça prend 5 minutes), au hasard ou
selon votre
préférence du moment. Je pense que cette pratique peut vous aider à
progresser.
Enrichir son vocabulaire courant.
On
s’exprime avec des mots qui nous servent notamment
à véhiculer des
idées, à exprimer notre pensée. Pour que celle-ci soit riche et s’enrichisse
(c’est le but de tout apprentissage), on a besoin de connaître de plus
en plus
de mots avec leur sens précis. Au lycée, dans chaque discipline,
chaque cours
est l’occasion d’en découvrir de nouveaux… et de les apprendre. Définition,
compréhension,
mémorisation font partie du travail quotidien de
l’étudiant.
Mais il s’agit souvent d’un vocabulaire de
spécialistes qu’on n’a pas
l’occasion d’utiliser tous les jours.
Il y a aussi des mots d’usage moins restreint qui ne font peut-être
pas encore
partie de votre langage courant mais qui ne demandent qu’à s’y
intégrer. Alors
n’hésitez
pas à vous enrichir de ces mots, à les inscrire dans votre
lexique
personnel. Pour commencer, un passage par
le dictionnaire pour
découvrir
le sens d’un mot nouveau, récemment entendu. Pour ne
pas
l’oublier immédiatement, on peut l’inscrire, avec sa définition (et
ses
synonymes et antonymes), dans un petit carnet répertoire que l’on
pourra
consulter soit régulièrement (pour les plus scrupuleux) soit de temps
en
temps, à l’occasion (pour les moins rigoureux). De toute façon, le
simple fait
de recopier un mot et sa définition constitue déjà un support à la
mémorisation. En procédant ainsi, vous avez toutes les chances d’enrichir
votre lexique, de pouvoir user d’un répertoire élargi de mots, de
notions, de
concepts, et au final, de mieux comprendre et de mieux vous faire
comprendre.
Il n’y a pas en matière de « bien parler et bien écrire » (bien au
sens de ce qui
est communément admis dans la communauté scolaire) de recette miracle.
Seul
votre travail, votre investissement peut vous assurer d’améliorer
votre
expression écrite ou orale. Mais vous
pouvez découvrir dans cette
activité
du plaisir : plaisir de feuilleter un dictionnaire et de
découvrir des
mots nouveaux, inattendus, bizarres, drôles, de chercher leur
étymologie et de
prendre conscience qu’une langue a une histoire et des usages
changeants
parce que derrière il y a des hommes. Plaisir
de lire, plaisir d’écrire aussi,
et pas seulement un SMS dans un sabir* réducteur. Attention ! Il ne s’agit
pas
de s’interdire les SMS. Il s’agit de ne pas en abuser au détriment d’autres
formes de communication plus utiles dans le contexte de vos études.
(*voir le
dictionnaire)
Une dernière chose. Pour ceux qui ne sont pas sûrs de bien « posséder
leur
grammaire », il n’est pas inutile de revoir les règles
les plus courantes.
Acquérir une petite grammaire au format livre de poche n’est pas bien
onéreux
et peut s’avérer utile. Votre professeur de français ne manquera pas
de vous
en
donner les références.
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